En mai 2013, j’ai eu la chance de pouvoir me rendre à Hô-Chi-Minh-Ville (Saïgon jusqu’en 1975). Un carnet de voyage de trois jours dans cette métropole du Sud du Viêt Nam qui compte plus de 7 millions d’habitants.
Photos de mon voyage à Hô-Chi-Minh-Ville
A peine descendu de l’avion, direction l’hôtel. Pas question de perdre de temps avec des histoires de décalage horaire, j’aurai le temps de me reposer à mon retour en France, je dépose donc mes affaires dans la chambre et m’empresse de fouler les trottoirs d’Hô Chi Minh.

Après la climatisation de l’avion puis celle de la navette et enfin celle de l’hôtel, ma première sensation est celle d’une chaleur étouffante. Il devait être 11h et le thermomètre devait afficher 37 ou 38°C avec un taux d’humidité de plus de 80%. Très chaud et très humide… nous sommes en période de mousson ! Je m’habitue assez vite mais il me faudra trouver rapidement de quoi me déshydrater.
À la découverte d’Hô-Chi-Minh-Ville
Je découvre donc à cette heure-ci une ville curieusement calme. Les centaines, que dis-je, les milliers de deux roues croisés quand je me rendais à l’hôtel avaient disparu.

La circulation à Saïgon et les embouteillages de mobylettes
Après quelques minutes à arpenter les rues de Saïgon, après les fameux embouteillages de mobylettes, c’est une carte postale qui se présente sous mes yeux. Les typiques marchands ambulants.


Le Diamond Plaza d’Hô-Chi-Minh-Ville
Après avoir pris un peu de repos sur un banc à l’ombre des arbres du 30-4 Park, je traverse l’avenue en contemplant le magnifique building en verre du Diamond Plaza.

La cathédrale Notre-Dame de Saïgon
A quelques mètres de ce building ultra moderne, je découvre une place hors du commun dans cette ville du Sud Viêt Nam. Sur la place de la Commune de Paris se dresse la Cathédrale Notre-Dame de Saïgon… Surprenante construction des colons français achevée en 1880.

Face à cette Cathédrale du XIXéme siècle, les tours de verre du très moderne et très luxueux Vincom Center B d’Hô-Chi-Minh.


A ce moment de mon périple à Hô-Chi-Minh-Ville, je me suis arrêté dans un café climatisé…
Ce qui est hors du commun c’est la tour ; pas la cathédrale gothique ! Erigée sur dix ans (1870 -1880) , en briques de Bien Hoa soulignées de pierres blanches taillées et acheminées une par une, par bateau, de Marseille, elle ne s’appelait pas encore Cathédrale Notre-Dame. Mais la statue de Pigneau de Béhaine, ami de l’empereur Gia Long (qui permit aux Nguyen de garder leur trône), fut déboulonnée en 1945 par les Communistes. Le nom de la place Pigneau de Behaine a laissé son nom à la Commune de Paris, qui vient là comme un cheveu sur la soupe. Aucun rapport…
Je me permets de confirmer (j’ai un ouvrage à boucler sur le sujet : depuis le temps !) que la France a totalement construit Saïgon, qui fut autrefois un petit port de pêche khmer marécageux au bord d’un bras du Donnaï, envahi par les Annamites (dirigés par les Nguyen venus du Nord – qui proclamèrent leur indépendance et chassèrent leurs prédécesseurs). A la fin du 18ème siècle, des ennemis des Nguyen, les Tay Son, massacrèrent tous les Nguyen. Un seul en réchappa : Nguyen Anh, grâce à MGr Pigneau de Béhaine, évêque français, qui de cochichine repartit en bateau pour la cour de Louis XVI en compagnie du jeune prince Canh, fils de Nguyen Anh. Le roi donna de l’argent de sa cassette personnelle mais son représentant à Pondichéry refusa d’envoyer les 3 frégates et les troupes réclamées (on était à 18 mois de la Révolution, les caisses sonnaient le creux et il fallait que cette expédition lointaine fût un minimum rentable). Avec des hommes de troupe et des architectes recrutés personnellement, Pigneau de Behaine sauva le trône des Nguyen, et Gia Long fut prolamé empereur (de mémoire, en 1801). Les Français apprirent aux Annamites à construire des citadelles « à la Vauban » pour combattre leurs ennemis. Celle de Saïgon (Gia Dinh) fut démolie puis reconstruite par le successeur de Gia Long, « Minh Mang », qui détestait les étrangers et mit tous les Français à la porte avec menaces de mort…Il la démolit de nouveau. Cette haine, quand des religieux Français furent martyrisés (cf témoignages Missions étrangères, rue du Bac à Paris), dégénéra en combats lors des aller-retours Paris-Pékin de la fin des années 1850, sous l’empereur Tu-Duc. C’est alors que la France a pris pied en Cochinchine (Gia Long avait fait cadeau à la France, par traité, de 2 territoires en récompenses des services rendus par la France, niés par la suite (la baie de Tourane et l’île de Poulo Condore). La citadelle détruite à Saïgon se trouvait à la hauteur de la cathédrale actuelle. Tout a été aplani, assaini. J’abrège.
Au lieu de construire des tours gigantesques un peu plus loin, on a préféré la facilité et l’anéantissement (programmé) du passé. Dommage pour les touristes : Saïgon était « la Perle d’Extrême-Orient ». Mais tout reste (la mémoire) est dans les archives, y compris la correspondance entre Gia Long et Pigneau de Béhaine, les lettres de Louis XVI et de ses ministres…Ceci reste à redécouvrir malgré (ou après) l’ère stalinienne qui sévit encore de nos jours.
Merci pour tous ces détails 🙂
J’ai passé une journée avec un guide lors de mon séjour à Ho Chi Minh et c’est très intéressant d’avoir une vue historique lorsqu’on découvre un pays. On comprend mieux les personnes, leurs habitudes, leurs coutumes. On voyage intelligent 🙂